Les clés pour vraiment réussir à changer

Depuis l’émergence des théories et des formations sur le leadership, dans les années 60, les meilleurs formateurs, gurus et autres experts ont proposé des approches brillantes, pertinentes, mais qui souvent ne fonctionnent plus dès que la « météo se gâte » (« chassez le naturel, il revient au galop »). Pourquoi ? Nous allons explorer dans cet article le poids de nos schémas comportementaux et celui de notre regard sur les choses. Ces deux éléments sont au cœur de la réussite du changement (parfois), ou de notre tendance à rester dans notre zone de confort – souvent inconfortable (souvent). 


Nous sommes devenus qui nous sommes aujourd’hui en mobilisant des ressources pour faire face aux diverses difficultés auxquelles nous avons été confrontés dans notre vie (enfance surtout). Et c’est d’abord un réel succès. Nous avons dans ce but mis en place des schémas comportementaux qui nous ont permis de prendre notre place dans la famille, de réussir nos études et notre carrière, d’obtenir de la reconnaissance ou de l’amour, de surmonter des chocs émotionnels (divorce, décès, humiliations, exclusions, ...). Ces schémas sont devenus nos croyances et scenarii de vie, sur lesquels, inconsciemment, nous nous appuyons lorsque nous sommes en difficulté : ils ont fait leur preuve dans le passé et, gravés dans notre « disque dur », sont notre réponse pour l’avenir.


Les schémas que nous avons mis en place sont basés sur les ressources dont nous disposions à l’époque (nos traits de personnalité, notre expérience passée, notre contexte) pour faire face aux problèmes de l’époque. Ces schémas nous ont permis d’exister, de performer, ou plus simplement de survivre et/ou d’être acceptés, reconnus voire aimés, p.ex. en nous imposant, en faisant le médiateur, en visant l’excellence, en nous opposant, en nous blindant émotionnellement, en nous résignant ou en nous isolant. 


Ils nous ont aidé à un moment donné, et sont ancrés en nous. Nous comptons de facto sur eux pour être encore efficaces à l’avenir. Ces schémas cependant finissent toujours par trouver leurs limites. Et à ces moments-là, nous allons naturellement pousser notre schéma à ses limites en « faisant plus de la même chose. Ceci confirme que, sous stress, nous sommes incapables de nous réinventer et de sortir du connu. Parce qu’il y a danger, et face au danger, on utilise les ressources ancrées en nous. Cela conduit logiquement à des échecs, ruptures ou maladies. Et il ne suffit pas de le savoir pour les éviter.


L’autre facteur qui rend les changements difficiles, est l’extraordinaire capacité des êtres humains à se convaincre qu’ils ont raison de penser ce qu’ils pensent. On le sait depuis la fameuse « self-fulfilling prophecy » des années 60. Et que, lorsqu’on a une conviction ou une croyance sur une question (« je n’y arriverai jamais ; l’autre dira non ; personne ne va nous aider ; ... »), il est pratiquement certain que cela se passe réellement ainsi, confirmant que la croyance était bien la bonne.


Cela signifie que le regard que nous avons sur une personne ou une situation - et donc sur nous-même - va conditionner notre comportement et créer les conditions pour amener à ce que nous ne voulons en aucun cas se produise à coup sûr. Mais comme nous n’en sommes pas conscients, nous aurons la confirmation que nous ne pouvons rien faire - à cause de l’autre. En situation de danger, notre regard sur les choses et nos schémas comportementaux vont se renforcer mutuellement, et empêcher tout changement.


Nous sommes donc largement responsables (mais pas coupables) de ce qui nous arrive. Ceci est la mauvaise nouvelle, parce que nous ne pouvons pas simplement accuser l’autre. Mais il y a une bonne nouvelle : puisque nous sommes largement responsables de ce qui nous arrive, nous pouvons faire ce qui est nécessaire pour changer le cours des choses. Dans ce but, il s’agira de casser le schéma pour en sortir, et de poser un regard différent sur les choses. En effet, ce processus marche merveilleusement bien aussi dans l’autre sens : si nous sommes convaincus que nous pouvons y arriver. 


Cela présuppose une réelle volonté de changer, et une démarche éclairée, expérientielle et sécurisante, pour abandonner l’ancien et oser de nouvelles postures et une nouvelle manière de voir les choses. La volonté ou la prise de conscience seules ne suffiront pas, tout comme la plupart des approches d’accompagnement ou de thérapies, si elles ne sortent pas de la prise de conscience et du mental[1].


Et cela marche. Parce que nous sommes capables, en nous donnant les moyens, de réussir ce que nous voulons réussir : donc si nous avons une vision, une compréhension, une volonté et un accompagnement adapté. Et que nous osons cette vision.

 

Daniel Held - Leadership


[1] Dans notre cabinet, nous obtenons d’excellents résultats en combinant des approches pour libérer les blocages (ex. hypnose ou kinésiologie) ou expérimenter de nouvelles postures (ex. équicoaching).

Daniel Held • oct. 23, 2022
par Cornelia Roulet 06 mars, 2024
Comment la nature peut vous inspirer pour les transformations organisationnelles agiles et durables avec notre intervenante, experte du sujet, Anouk Lorie.
par Cornelia Roulet 04 oct., 2023
Les entreprises d'aujourd'hui sont le carrefour de diverses générations, chacune apportant son propre bagage d'expériences et de perspectives uniques. Mais qu'en est-il des mythes qui circulent autour de ces différences ? Ecoutez ce webinaire intergénérationnel captivant pour démystifier ces idées reçues et découvrir comment exploiter le vrai potentiel de la coexistence intergénérationnelle en entreprise.
par Daniel Held 19 juil., 2023
Style de leadership: êtes-vous Commando ou Courbe de Gauss? Vous ne trouverez ces deux styles de leadership dans aucun livre. Ce qu’ils mettent en évidence n’est pas trivial et permet d’éviter bien des problèmes. Article AGEFI - Novembre 2019 - Daniel Held
Plus de posts
Share by: